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Cette page retrace mes recherches pour retrouver le lien de parenté avec ce cousin.

A la recherche du cousin

Le «cousin Alfred», qui était abbé à la paroisse St-Maurice de Strasbourg, était présent à un certain nombre d'évènements familiaux, en particulier au mariage de nos parents où il apparait sur de nombreuses photos. Il était également le parrain de mon frère. Il faisait aussi partie des personnes évoquées lors des discussions de la famille Dartenuc.

Mais qui était donc ce cousin ? Quel était son lien de parenté avec la famille ?

Alfred Pfeffer Lorsque j'avais interrogé notre mère au sujet de ce cousin, elle n'avait pas su m'en dire grand-chose. Certes, il était cousin du côté de la famille Feltz, mais aucune idée du lien de parenté exact. La seule chose qu'elle avait pu ajouter, était qu'il avait fait partie de la 2° DB (du Général Leclerc), et qu'il avait participé aux combats de la libération de Royan (avril 1945).

Lors de mes recherches sur la famille Feltz, j'avais bien essayé de retrouver sa trace, mais sans succès. Qui plus est, à l'époque de mes premières investigations, les registres d'état-civil n'étaient pas disponibles sur internet comme aujourd'hui, et les possibilités de trouver des informations étaient assez limitées. Seul le courrier échangé avec les mairies, ou une visite aux Archives Déparementales, permettait d'obtenir les informations. Encore fallait-il avoir un point de départ…

Plus récemment, lors d'une discussion avec mon oncle, le sujet est revenu, et il m'a fourni quelques informations complémentaires. Tout d'abord, il m'a signalé que le cousin était apparenté avec la famille Gruat, qui habitait l'ancien appartement parisien de la tante Suzanne, rue Bonaparte. Il m'a également précisé qu'il avait une soeur appelée Albertine.

Mes premières recherches

J'ai repris mes recherches sur ce cousin une première fois : après le décès de mes parents, en mettant de l'ordre dans les albums de photos de la famille, j'ai trouvé un paquet d'anciens courriers de la tante Suzanne, qui avaient été conservés avec ses photos.

RBFM Parmi ces courriers, plusieurs enveloppes ont attiré mon attention : l'expéditeur, indiqué au dos, en était Alfred Pfeffer, aumônier militaire. Elles racontent son voyage à bord du croiseur Tourville, en 1945, entre Toulon et l'Indochine, en passant par la Tunisie, Malte, Alexandrie, La Mer Rouge, Aden et Ceylan. Certaines sont écrites sur du papier à l'en-tête du RBFM et elles commencent toutes par «Ma chère cousine…», ou bien «Chère cousine, chères nièces…».

Ces lettres m'apportaient plusieurs informations :
  • Premièrement, elles me précisaient l'ortographe du nom : PFEFFER et non PFEIFFER comme je l'avais enregistré jusque là.
  • Ensuite, elles confirmaient que la parenté se situait bien du côté de la famille Feltz, et qu'elle était relativement proche. Bien que "cousin" soit un terme assez vague…
  • Enfin, et surtout, elles me donnaient une indication précise sur une partie de sa carrière militaire : le cousin Alfred avait appartenu au RBFM.

Les recherches côté militaire

Alfred Pfeffer RBFM En cherchant sur internet (2015), j'ai très vite compris que le RBFM était très connu, voire même célèbre : le Régiment Blindé de Fusiliers Marins a été créé en 1943, puis intégré en 1944 à la célèbre 2° DB du général Leclerc ( Source : RBFM Leclerc).

J'ai donc essayé d'approfondir le sujet, mais je n'ai pas pu en tirer grand-chose. En associant plusieurs critères de recherche, j'ai fini par trouver un répertoire des marins du RBFM dans lequel apparait A. Pfeffer. Mais peu de renseignements : il était aumônier militaire, embarqué en 1944 et avait le grade de lieutenant de vaisseau. Un contact par mail avec l'association qui publie ce répertoire ne m'a pas apporté de nouvelles informations. J'étais un peu dans l'impasse, et j'ai laissé tomber.

Mais comme souvent en généalogie, un nouvel indice permet parfois de relancer les recherches.

J'ai repris mes recherches en 2018 en essayant de suivre la piste de la carrière militaire dont je décidai de reprendre l'exploration. J'ai commencé par relire les courriers adressés à la tante Suzanne. Une lecture plus attentive m'a permis d'en retirer deux informations qui m'avaient échappé lors de ma première lecture :

La date de naissance du cousin me permettait de chercher avec plus de précision. Après un échange de mails avec le Centre des Archives du Personnel Militaire (CAPM) à Pau, j'ai été orienté vers le Service Historique de la Défense (SHD) à Vincennes. J'y ai trouvé un répertoire des aumôniers militaires où apparait bien Alfred Pfeffer, né le 11 décembre 1900. Mais la consultation de ce dossier ne pouvant se faire que sur place, j'en ai demandé une copie.

Ces documents précisent la carrière militaire du cousin mais également quelques éléments de sa vie familiale et ecclésiastique.

Il a été ordonné le 15 juillet 1923 à Strasbourg. Il a enseigné au collège St Etienne et au Grand Séminaire, proches de la cathédrale de Strasbourg, en même temps qu'il était curé d'Odratzheim et de Fessenheim, villages proches de Strasbourg. Lorrain de naissance, il n'a pas effectué de Service Militaire en raison des règlements particuliers de l'Alsace-Lorraine. Il a été mobilisé le 15 juin 1940 à Périgueux mais n'a pas été rapatrié en Alsace et est entré en septembre 1940 dans les Chantiers de la Jeunesse Française à Casteljaloux (47). Engagé sur sa demande, il est affecté au Régiment Blindé de Fusiliers Marins (RBFM) de 1945 à 1947. Il est démobilisé le 1er septembre 1947 et se retire à Fessenheim (67).

Cette carrière dans la marine lui a valu plusieurs récompenses : 2 citations (juin 1945 et avril 1948), Croix de Guerre 1939-1945, Chevalier de la légion d'honneur (1954).

Retour à la généalogie Feltz

Avec des dates plus précises, il m'était donc plus facile de replacer les personnes dans la généalogie de la famille Feltz. Si la tante Suzanne était une cousine germaine de Alfred Pfeffer, il était le fils d'une de ses tantes, puisqu'il ne portait pas le même nom. Celles-ci sont au nombre de 3, mais à part l'une d'entre elles pour qui je n'ai d'autre information que sa date de naissance, aucune n'a épousé un Pfeffer. De plus, leurs naissances entre 1852 et 1858 m'indiquaient clairement que ce n'était pas la bonne génération pour avoir un fils né en 1900. Il fallait donc passer à la génération suivante.

Sur les 3 soeurs de notre arrière-grand-père Jean Nicolas Feltz, je n'avais pu jusqu'à présent obtenir des informations que sur une seule : Rose Marie Feltz, née en 1858, a épousé à Sierck en 1880 Nicolas Bartringer, et ils ont eu 6 enfants. Deux sont nés en Meurthe-et-Moselle, près de Longwy, les quatre autres sont nés à Florange en Moselle. Pour les deux premiers (Marie Madeleine et Charles), j'ai pu facilement consulter leurs actes de naissances. Mais ceux-ci ne mentionnent pas leur mariage. Par contre, les Archives Départementales de Moselle ne disposent en ligne que des tables de naissances, mariages et décès, qui plus est en allemand pour la période qui m'intéresse. Cela allait grandement limiter mes possibilités de progression.

J'ai commencé par rechercher à Florange, domicile de la famille Bartringer, les mariages ayant eu lieu autour de 1900 et dont l'épouse porte le nom de Bartringer. Mais je n'y ai pas trouvé de mariage Bartringer-Pfeffer. Où chercher ensuite, sans autre indication ? Pourquoi pas commencer par Sierck, puisque la famille Feltz en est originaire ? C'était la bonne idée : j'y ai trouvé la mention du mariage entre Maria Magdalena Bartringer et Johann Baptist Pfeffer le 23 février 1900, mais aussi la naissance de Alfred Carl Josef Pfeffer, le 11 décembre 1900.

Il ne me restait plus qu'à demander une copie des actes aux Archives Départementales à Metz. Ces actes sont bien sûr rédigés en allemand, mais malgré mon ignorance totale de la langue de Gœthe, j'ai quand même pu en tirer les informations qui m'ont permis de compléter cette branche.

Ainsi, l'acte de mariage entre Marie Madeleine Bartringer et Jean Baptiste Pfeffer m'a permis de confirmer le lien avec la famille Feltz : les parents de l'épouse sont bien Nicolas Bartringer et Marie Feltz. Il donne aussi l'origine de la famille Pfeffer : Jean Baptiste est né à Marckolsheim, commune proche de Sélestat, dans le sud du département du Bas-Rhin, fils de Joseph Pfeffer et Catherine Heinrich. De même, l'acte de naissance du cousin Alfred donne la date de son décès, le 6 août 1967 à Strasbourg.